Dans Ton Metal reçoit Loïc Lost Stephan pour nous présenter, son premier Livre:
» 33 Concerts » sortie en octobre 2018.
Carrie : Bonjour Loïc Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Loïc : Je suis Loïc Stephan, je fais de la photo de concert et des comptes rendus de concert depuis dix ans maintenant. Je me suis lancé dans l’écriture d’un livre sur les concerts.
Comment m’est venue l’idée ? Comme ça on va dire… La pièce est tombée. Ça fait très longtemps que je cherche des choses pour un développement artistique. J’ai eu cette idée-là de faire un truc qui s’appelle « Raconte-moi 33 concerts« , au format vinyle. Il y a donc 33 concerts qui sont racontés.
Carrie : A quel moment as-tu eu cette idée ?
Loïc : « Raconte-moi 33 concerts« , c’est une marque que j’ai déposée. Je pense que je l’ai déposée fin 2016. Donc j’ai dû avoir avec cette idée là en 2016, un truc comme ça…
Carrie : Et pourquoi en format vinyle ?
Loic : En fait tout est tombé comme ça, le « Raconte-moi 33 concerts » avec le format vinyle. Je suis d’une époque où l’on était au vinyle, et c’est un objet que j’aime beaucoup. C’est donc pour rendre hommage à ce format. L’idée je l’ai eue avant le renouveau du vinyle puisque le livre n’est pas sorti tout de suite. Mais ça tombe bien qu’il y ait cet effet vinyle qui revient
Carrie : Comment s’est passée la réalisation du livre avec les collaborateurs ?
Loïc : Ça s’est très bien passé. J’ai déjà eu de la chance de travailler avec des gens très talentueux et très agréables, tant l’illustratrice que le maquettiste.
J’avais fait un premier brouillon de l’illustration. Moi, je n’ai pas de talent de dessinateur. Avec mes petits moyens pour faire un petit bonhomme, je faisais des barres et j’avais donné aussi pas mal de directives. J’avais fait un cahier des charges avec mes brouillons et descriptions, que j’ai soumis à Charlotte Rodon, l’illustratrice.
Elle a travaillé là-dessus avec différentes techniques feutres, aquarelle, crayons de couleur, ce qui a donné une certaine variété. On travaillait à distance puisqu’elle habite Bourges. C’est Lamy Tcha qui a fait la maquette visuelle du livre. Le logo, c’était une création précédente. Pour la première de couverture, quatrième de couverture et la mise en page à l’intérieur, c’est lui qui a eu les premières idées. Je n’avais pas tellement de directives là-dessus. J’étais assez impressionné dès les premiers jets, puisque cela correspondait vraiment à ce que j’avais en tête, comme si le mec en fait avait pensé à ma place ce que je ne voulais pas. C’était très agréable.
Lamy Tcha est sculpteur par ailleurs. J’ai été mis en contact avec ces gens par le biais de l’agent Fabian Fischer qui gère un peu tous ces artistes.
Carrie : Tu racontes beaucoup d’anecdotes sur les concerts, quel été le plus marquant pour toi ?
Loïc : Le plus marquant, celui qui représente le plus l’esprit du livre, c’est Flying Colors. Clairement, dans le bouquin, il y a des choses que je n’écoute pas moi-même. Ce n’est forcément pas ma tasse de thé musicale, mais par contre, ça m’intéresse musicalement en concert, car en concert, tout peut se passer.
C’est ça qui est intéressant. Je suis arrivé à des concerts, je ne connaissais pas le groupe et j’ai pris vraiment beaucoup de plaisir j’ai pris des grosses claques. Et typiquement, Flying Colors, c’est ça. En gros Radio Metal me propose de le couvrir et moi, je ne l’avais pas demandé, donc je ne suis pas super motivé. C’était à l’Alhambra, c’est un peu loin de chez moi. Je le fais pour rendre service aussi. C’est normal de rendre un peu l’ascenseur là-dessus. Je me dis « Je me fais les trois premiers morceaux, et je partirai ». En fait, j’ai été tellement scotché par le concert et par la qualité des musiciens. C’est un groupe où il y a Mike Portnoy et Steve Morse et Neal Morse au clavier. Du coup, j’ai même acheté leur album et je l’écoute en boucle depuis. C’est ça l’esprit du bouquin. C’est qu’en concert, si tu es un peu ouvert, tout peut se passer. C’est ça qui est génial. Je suis assez fan des concerts de black, mais je n’écoute pas vraiment de black à la maison. Mais il y des énergies en live qui sont intéressantes. Flying Colors est assez représentatif là-dessus.
Max : Qu’est ce qui est le plus important quand tu vas couvrir un concert ? Est- ce que c’est la qualité musicale des musiciens, la musicalité ? Il y a trois choses, parce qu’il y a la qualité des musiciens et la musicalité, et il y a le show.
Loïc : N’étant pas musicien moi-même, la qualité des musiciens je ne suis pas à même de juger. La musicalité de l’ensemble, je peux la percevoir comme tout le monde, donc ça c’est la base et après, le show.
Parce que si tu n’as pas la musicalité, tu pourras mettre tous les artifices que tu veux, ça sera moche. Après, si t’as la musique et que tu as le show, c’est la base. Je pense à Alice Cooper que j’ai vu récemment. T’as le show t’as la musique, c’est génial. Mais tu n’es pas obligé d’avoir tout le barnum du metal pour avoir un très bon concert. Il y a un groupe dans le bouquin, qui s’appelle Hannah Williams and The Affirmations, c’est de la soul anglaise. C’est très sobre sur scène, et pourtant, ils ressortent quasiment autant de choses qu’un Alice Cooper. Mais ouais, quand même, si t’a pas la musicalité, tu peux mettre tous les artifices que tu veux. J’avais vu un groupe qui s’appelle Arc-En-Ciel, je crois. Un groupe japonais, au Zénith. Je n’ai jamais vu un son aussi pourri que ça, ça faisait super mal. Ils pouvaient mettre tous les trucs, ça ne marchait pas. Au départ ça reste quand même de la musique. Il faut qu’il y ait de la musique pour que je puisse apprécier le reste.
Max : Parce qu’il y a des gens qui, même s’il y a la musicalité, n’apprécient pas si il n’y a pas la technicité des musiciens derrière …
Loïc : Ça je peux comprendre. Il faut que tout le monde y trouve son compte. Un des trucs du bouquin, c’est un certain éclectisme musical, puisque l’on peut passer de la soul au punk et du metal au reggae. Chacun doit pouvoir trouver son compte. Il y a tellement d’offres. Je comprends que les gens qui aiment le prog, ils soient attachés à la technicité des zicos. Moi un truc comme The Exploited ça me donne vraiment beaucoup d’énergie. J’aime bien le punk, mais on ne peut pas dire que ce sont les mecs les plus techniques au monde. Il faut de tout, c’est très bien que chacun y trouve son compte. Je ne suis pas pour les chapelles en fait. Je ne suis pas super fan de prog, par contre.
Carrie : J’ai vu que tu avais vu Juliette Lewis, et je voulais savoir en quel état elle était sur scène. Défoncée, ou non ?
Loïc : Pas du tout. En tous les cas, elle était assez en état pour assurer un super concert.
Typiquement, c’est un des gros concerts que j’ai vus au Trabendo. Je ne crois pas qu’il y ait un seul groupe qui ait déployé vraiment beaucoup d’effets spéciaux au Trabendo. Mais il y a une telle énergie.
Carrie : Elle a fait un film dernièrement
Loïc : Dernièrement ? Je savais qu’elle avait fait des films, « Tueurs Nés » etc..
Carrie : Tu l’as vu ? elle avait le rôle d’une mère de famille.
Loïc : Ça me dit quelque chose… J’aime l’idée de voir des gens talentueux dans divers disciplines. C’est intéressant. C’était un très bon concert.
Max : Elle est passée dans une salle typiquement metal.
Loïc : Ouais, c’est metal, rock. La scène typiquement metal c’était L’Elysée Montmartre. Mais depuis qu’il a brûlé et s’est reconstruit, ça a un peu redistribué les cartes sur différentes salles de Paris. Maintenant, l’Olympia est ouvert au metal.
Carrie : Que retiens-tu de ton parcours côté live ?
Beaucoup de plaisir. J’ai eu la chance d’avoir quasiment photographié tous les groupes dont j’étais fan. Jusqu’à Metallica inclus. En tant que photographe, je ne cherche pas forcément à avoir photographié toutes les stars. Je vais prendre un exemple qui ne serait pas accessible pour Radio Metal peut être. Paul McCartney, je m’en fous de le photographier, je ne suis pas fan des Beatles. Metallica, pour moi, ce n’est pas parce qu’ils font un Stade de France. C’est surtout parce que j’ai été grand fan de Metallica et effectivement c’était compliqué à avoir. Ça m’a donné l’impression d’atteindre le plus haut grade de ma discipline de photographe, un peu l’étoile sur le maillot du footballeur champion du monde. J’avais cette fierté-là qui est très, très intime.
Et du coup, quand j’ai photographié Kiss pour la première fois au Hellfest… moi j’étais gosse, je voyais les posters de Kiss, je me disais « mais c’est qui ces mecs ? »… C’était des super héros avec la fumée et tout le barnum de Kiss. Et un moment, je me retrouve à trois mètres de Gene Simmons. Je me dis « Wow« . C’est super, une grande chance et puis ce côté sympa d’accéder au concert d’une manière différente de quand j’étais fan.
Avant de faire des photos de concerts, je faisais pas mal de concerts moi-même en tant que fan. C’est un grand plaisir de pouvoir photographier Judas (Priest), des groupes comme ça. Twisted Sister… j’ai fait le dernier concert européen de Twisted à l’Alcatraz festival et ils nous ont laissé photographier tout le concert, sauf les trois derniers titres. Après le rappel on est sortis. Tu as Twisted Sister devant toi tout un concert, et aux premières loges, c’est carrément génial.
Max : Deux choses que j’ai envie de te demander : tu as dit que tu avais photographié tous les groupes dont tu étais fan, il n’y a pas de regret, il n’y a pas de groupes que tu n’as pas vus, ou de groupes ou de musiciens de groupes dans une certaine configuration que tu n’as pas pu avoir et pour lesquels tu as un véritable regret ?
Loïc : J’ai photographié AC/DC, mais pas à la meilleure époque de AC/DC, puisque lorsque je les ai photographiés Malcom n’était plus là. C’était moins bien, mais après ? J’ai même vu des groupes comme Pearl Jam. Après il y a des trucs que j’aurais bien aimé avoir et que je peux toujours essayer d’avoir. Des trucs type Dépêche Mode ça me ferait plaisir. Ça fait 10 ans que je fais ça, j’ai été assez verni d’avoir un média qui me permette d’accéder à tout çà. Comme ça, non pas de regret, mais me reviendra peut-être après avoir quitté l’interview. Ah si les Stones, j’aurais bien aimé pouvoir photographier les Stones.
Max : La manière dont tu profites des concerts ? Ou plutôt est-ce que tu profites vraiment des concerts lorsque tu y vas pour photographier et dans l’optique de faire un reporting du concert ? Est-ce que ça a changé la manière de voir les concerts ?
Loïc : Ouais, parce que clairement, le compte rendu, et ça, c’est un truc que Radio Metal m’a appris très rapidement – je n’ai aucune qualification de journaliste – c’est de ne pas raconter ta vie en fait. Ce n’est pas Loïc qui va au concert, c’est essayer d’être le plus objectif possible. Quand je fais un compte rendu, le mettre dans une certaine perspective d’objectivité c’est assez illusoire. Mais essayer d’avoir un peu de recul, vraiment. C’est vrai que chroniquer un truc de Slash dont je suis fan, c’est beaucoup plus facile qu’un groupe comme Flying Colors que je connaissais moins. Mais ça change effectivement, je suis plus concentré. Et c’est agréable parce que j’aime bien. Après, quand tu réécris ton compte rendu, tu revis le concert et c’est super agréable, en fait.
Max : Il y a peut-être plus un travail intellectuel sur le moment plutôt que juste émotionnel ?
Loïc : Tout à fait. Le concert, c’est vraiment un truc qui me fait beaucoup, beaucoup de plaisir et il m’arrive d’être ému aux larmes, même en étant concentré intellectuellement. Mais tu as raison, il y a une concentration intellectuelle à avoir, si on peut l’appeler comme ça. Et après pour répondre sur la photo, c’est différent parce que je peux très bien photographier Judas pendant trois morceaux et en ressortant ne pas savoir quels morceaux ils ont joué. Tu es tellement concentré et vraiment focalisé sur les images. Donc le son tu l’entends et si tu connais, tu prends plaisir, mais après tu te dis « c’était quoi les morceaux en fait ? » Donc là il y a une grosse concentration, beaucoup plus forte que pour écrire.
Alors après se rappeler, quand je fais le compte-rendu quand je fais des photos, il faut vite que je note ce que j’ai réussi à attraper pendant les trois premiers morceaux.
Max : Qu’est ce qui provoque cette émotion ? C’est la première question, c’est le côté humain, c’est cette transmission de l’émotion et deuxièmement, à quel point c’est difficile ou facile de le retranscrire en images sur papier.
Loic : Alors je vais répondre à cette deuxième question. D’abord, sur papier typiquement, c’est des choses que je vais évacuer. Je ne vais pas les raconter parce que ça reste un ressenti que j’ai moi. Quand moi, je verse une larme, toute la salle n’est pas en train de pleurer. C’est vraiment très, très personnel, la réaction que j’ai.
Au niveau écrit je ne vais pas le retranscrire, car c’est une réaction personnelle. Par contre au niveau image, j’essaye au maximum de capturer l’émotion des artistes. C’est très compliqué parce qu’on n’a pas forcément le temps de bien se poser. Choper l’émotion en photo d’un artiste c’est très subjectif. J’ai cette idée-là dans la photo, essayer de retranscrire l’émotion, un sourire, une expression.
Mais je ne sais pas si j’y arrive et je ne sais pas si c’est perçu par les gens. Et du coup, pour répondre à ta première question, qu’est ce qui déclenche ça ? J’imagine une certaine sensibilité ou une hypersensibilité qui me touche au point d’être ému. Après, je sens le truc qui monte, le cœur qui est pris. Je ne suis plus du tout dans l’intellectuel je ressens le truc comme il vient. Récemment sur le concert de Alice Cooper, quand il a chanté Poison, ça m’a bien remué. Je ne saurais pas expliquer en fait.
Carrie : Que dirais-tu des fans pendant un concert ?
Ils sont généralement à quelques exceptions près bienveillants avec les photographes,Il y en a qui ne les aiment pas et le disent clairement. Ceux-là tu les évite… ils en ont le droit après tout. Ce sont surtout eux l’ultime juge de l’artiste. Ils faut qu’ils soient de plus en plus nombreux au concert. Après je comprends que les place peuvent être assez chères.
Max : Il y a eu une inflation. Il y a 15 ans, j’allais voir Slayer, Machine Head pour 25 euros.
Loïc : Je pense qu’il y a une inflation. Sans faire une analyse sociale, je pense que les choses sont de plus en plus chères dans le spectacle et que les groupes remettent un peu leur manque à gagner de vente de disques dans le prix des concerts. Et c’est très marrant ce coup du prix des places. J’avais lu un article quand ZZ Top était passé à l‘Olympia les places étaient à 90-100 euros, ça avait fait hurler les fans, mais la salle était pleine. Les gens qui organisent des concerts, ce n’est pas du caritatif, mais c’est vrai que ça met tout de suite une barrière pour d’autres gens.
Carrie : A quel âge as-tu découvert le monde du metal et du rock ?
Alors je suis toujours étonné parce que j’ai une référence ultime dans mon parcours. J’ai toujours été friand de revues rock et tout ça, quand j’étais petit, je ne tombais que sur des trucs pour adolescente, voire adolescent très jeune. De temps en temps il y avait un article sur AC/DC. Après, j’ai découvert Best. Sur le premier exemplaire que j’ai acheté, il y avait une photo de Angus Young. Ça date d’octobre 1981. J’avais 12 ans.
Max : C’est vraiment le début du metal. C’était vraiment la période charnière.
Loïc : Dès que j’ai commencé à écouter de la musique, j’ai commencé à écouter du metal en fait.
Carrie : Ta meilleure rencontre avec un artiste ?
Loïc : En fait, je n’ai pas rencontré beaucoup d’artistes. Je suis photographe. Je n’ai pas accès à l’artiste même si je fais des journées avec. Pour l’instant, ma meilleure rencontre artistique c’est avec Hannah Williams. En fait, j’ai un pote photographe qui les a beaucoup suivis, qui est plutôt pote avec eux. Moi, j’adore ce qu’ils font. C’est un groupe qui est très ouvert. Comme on a fait plusieurs concerts avec eux, on a noué un petit contact sympa. Il va passer au New Morning. C’est un groupe qui joue plutôt dans des petites salles, et il n’a pas encore accès aux Zénith. C’est sympa d’avoir ce contact où des gens te reconnaissent un peu d’un concert à l’autre.
Max : Au-delà des concerts, on a été voir par exemple une comédienne sur scène. J’ai envie de dire que ce qui me touche, c’est la performance, le côté humain. On va avoir un concert très bien filmé, très bien produit, etc… Ça va peut-être être plat. Et on va avoir une personne qui va faire une prestation avec toutes ses imperfections, mais on a le grain de la voix à côté de la prestation. Le côté humain, quel que soit le niveau de la prestation, ça me met la larme à l’œil.
Loïc : Je te rejoins pas mal. Le concert fait partie du spectacle vivant et je suis beaucoup plus fan du théâtre, par ailleurs, que du cinéma. Parce que tu as ce côté, effectivement humain, la chair et l’os qui est là pour moi, ça a beaucoup plus d’impact. Je ne suis pas très bon cinéphile, mais le théâtre j’aime bien. Je sortirais plus facilement au théâtre que pour un film.
Max : Je suis assez fan de jazz. La vibration de l’instrument. C’est quelque chose qui me touche directement, c’est acoustique, très physique. Un deuxième exemple j’ai cette année au Hellfest, j’ai vu Phil Anselmo. Mon rêve dans la vie, c’était de voir Pantera. Voir Phil Anselmo, avoir sa voix en face de moi, l’aération de sa voix et voir le côté humain du gars qui est finalement très proche des gens et pas star du tout, ça m’a touché.
Loïc : Non seulement il a une réputation de mec humain mais il garde aussi les pieds sur terre. J’ai beaucoup de respect pour Pantera, pour ce qu’ils ont fait, mais je ne suis pas le plus grand fan de Pantera.
Carrie : L’interview se termine, un petit mot pour les fans ou les lecteurs ?
Loïc : Déjà, merci de m’avoir avoir reçu. Portez-vous bien, allez aux concerts. Faites-vous plaisir, puis achetez mon livre. C’est une très bonne idée de cadeau de Noël.
Corrections: Lionel.T
Éditeur ( 2019 ) : La Fée Verte Photo ( Carrie & Max ) / Tous droits réservés